Penn Sardin
Les restes de l’épave du Penn Sardin réapparaissent parfois à Kervigen, grâce aux courants et aux grandes marées. Ce bateau est arrivé là dans l’après-guerre, les années 50 peut-être, raconte, en 2010, Thomas Briand, un des derniers habitants du coin à se souvenir de l’histoire de cette épave.
Mais comment ce bateaux et quelques autres ont pu s’échouer au fond de la baie de Douarnenez, dans des eaux réputées calmes et faciles ? Thomas Briand explique : « C’était pour faire du feu. Ici sur la côte, il n’y a pas beaucoup de bois. Mais les agriculteurs en avaient besoin pour faire cuire les betteraves et les pommes de terre pour nourrir leurs cochons », explique-t-il.
La solution la moins onéreuse était alors de racheter les vieux bateaux des pêcheurs douarnenistes pour en récupérer le bois.
Ce bateau, le dernier à s’être échoué à Kervigen, devait en fait arriver de l’autre côté de la pointe, mais les pêcheurs se sont trompés. « Ils tiraient le bateau jusque dans le courant, à marée haute, puis le lançait de travers dans les vagues pour qu’il vienne se déposer le plus haut possible et ne puisse plus repartir. Cette fois-là, ils se sont trompés de plage ! ». « Du coup, il était trop loin de l’exploitation de celui qui l’avait acheté, un Plonévézien. Il est venu prendre un peu de bois dessus et a laissé le reste sur la plage », se remémore Thomas Briand.
Depuis le bateau est resté vieillir sur la plage jusqu’à ce que les éléments se chargent d’effacer sa trace. Le Penn Sardin revient de temps à autre se rappeler aux bons souvenirs des habitués de la plage.
Sources : Le Télégramme (journal de la région), publication du 28 aout 2010.
Pour la petite histoire, penn sardin est le surnom breton donné aux habitants de Douarnenez, réputé pour ses pêcheurs de sardines.